vendredi 7 juin 2013

Technique de surf - Fabrice CARDON

Ramer c'est fatiguant. Pour gagner une course en mer ça ne suffit pas !
Alors il faut essayer de "relier les bosses" comme disent les hawaïens (connect the bumps).

(illustration de surf en va'a et board)


(illustration de surf en Va'a)

Tout d'abord un peu de physique.
Une vague de houle résulte d'un mouvement pendulaire des molécules d'eau de surface déplacées par une tempête parfois très loin au large. Vu en coupe, la molécule d'eau décrit un cercle au passage de la vague en transmettant l'énergie à ses voisines.

Ce qui peut paraître pas très clair à l'apprenti surfeur, c'est une série de constatations qui paraissent contradictoire :
1) Les molécules tournent, d'accord. Et pourtant l'eau "ne bouge pas".
2) La face avant de la vague "aspire" vers le haut et l'arrière, et pourtant un fois dans le surf on avance.

En effet :

1) Un canard posé à la surface, en l'absence d'autres forces (vent, clapot ...) suit la sinusoïde de la houle et revient strictement à son point de départ !
2) Quiconque s'est trouvé dans un shorebreak a déjà ressenti que le creux et la face de la vague aspirent en arrière, parfois même violemment !

Il faut donc arriver à se mettre en tête qu'en surface, on est soumis à un "courant" d'eau qui court de l'épaule de la vague devant nous jusqu'à la face de la vague qui est derrière nous, et qui tire vers l'arrière, dans le sens inverse de la progression de la houle.
Au sommet de la vague se trouve le "booster" qui pousse à fond dans le bon sens.


OK, alors sur l'eau ?
Le comportement de rame et les recommandations qui en découlent doivent s'adapter à cette logique.
Tout d'abord, on suit la houle, en regardant devant soi, pas en se retournant tout le temps.
Il faut garder un regard mobile sur le plan d'eau pour prévenir une houle croisée, un déferlement, etc...

En regardant droit devant soi, on voit s'effacer l'horizon quand on est "dans le trou". On est face à l'épaule de la vague. Là il faut pousser pour ne pas perdre de vitesse, c'est un moment éprouvant moralement car on sent ralentir le va'a.
La vague devant semble descendre, et l'horizon se dégage : Le va'a se fait rattraper par la vague suivante, et commence à pointer du nez vers le fond en remontant la face avant : Si vous avez bien suivi, c'est là que l'aspiration commence : Il ne faut surtout pas se laisser dépasser, car le va'a ralenti fortement. C'est le moment pour lancer une accélération explosive.

Le positionnement du va'a sera soit strictement perpendiculaire à la houle dominante, soit légèrement en surf à droite. Éviter le surf à gauche, surtout si c'est pentu : ça lève le ama, et je vous rappelle le paragraphe physique : l'eau remonte la pente. Ça revient, en un langage qui parlera aux kayakistes, à giter vers le courant : Le bain est assuré !

Au bout de quelques coups de rame vous êtes dedans, profitez-en pour relâcher un peu : on rame quand même mais on se détend et on pousse peu. Si le va'a part à droite, alléger le ama (wheeling) en penchant votre corps vers la droite en ramant à droite (attention de ne pas chavirer), le va'a reviendra perpendiculaire à la vague.

Si il faut plus d'un bordé normal pour se caler dans le surf, c'est raté : ne vous épuisez pas pour rien. Soit le timing était mauvais, soit le placement, soit la houle ne porte pas assez.
Attention si la pente est forte, ça va envoyer : pas de rame qui croche dans l'eau sinon c'est l'accident bête : rame arrachée des mains, ou retour dans la figure.
Si vraiment vous n'arrivez plus à ramer, ce qui arrive, restez sur votre bordé la rame parallèle au bateau, au niveau de votre hanche, jamais en travers pont et surtout pas au niveau de la poitrine, de la glotte ou de la figure !
C'est grâce au repos dans le surf que vous déposerez les derniers adversaires à la fin, quand tout le monde est rincé, en plus du gain de parcours par l'accélération.

Bon surf !!

Source:
http://vaatoru.blogspot.com/

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